On entend cela depuis des générations. A force de matraquage, on nous a bien rentré dans la tête que le prix le plus bas est plus attractif.
On nous attire en nous disant “qu’un vêtement pas cher c’est bien”, mais… On ne nous parle surtout pas de tout ce que cela implique.
Je vous mets en lumière quelques raisons de ne pas se tourner vers les vêtements les moins chers.

 

Le prix bas comme argument de vente

Toute la communication des grandes enseignes, dans la mode ou ailleurs, met en avant le prix. Ils nous rabâchent sans cesse qu’un vêtement pas cher c’est bien et c’est cet argument qui va bien souvent nous pousser à entrer dans un magasin.
Les prix (quand ils sont bas) sont écrits en gros sur les affiches, en couleurs criardes afin qu’ils nous attirent l’œil.
Le marketing a depuis des décennies bâti ses fondations sur le prix comme argument de vente. Alors que ce qui devrait nous attirer chez telle marque ou dans tel magasin devrait avant tout être le produit en lui-même, l’histoire que lui ou la marque raconte, les valeurs qu’il véhicule…
Ce marketing en force pousse la consommation jusqu’à l’écœurement, à coup d’achats compulsifs, de vêtements “jetables”.

Fort heureusement, les marques de créateurs, les marques plus éthiques semblent axer de plus en plus leur communication sur le fond de leur message. Sur le pourquoi le produit a été pensé comme ça, sur les valeurs qui leur (et nous) sont chères.
C’est une toute autre approche de la mode, qui a plus de sens…

 

On trouve normal (et trop bien!) d'acheter un t-shirt à 2€

C’est un problème de fond. A force que l’on nous dise qu’un vêtement pas cher c’est bien, nous nous sommes trop habitués à acheter des t-shirts à une poignée d’euros. Parfois même des t-shirts en coton bio!
Alors que ces mêmes vêtements sont fabriqués à l’autre bout de la planète, on est en droit de se demander comment on peut en arriver à un vêtement si peu cher.
L’élaboration d’un vêtement est complexe et nécessite de nombreuses étapes. Je vous la fais courte:
– patronage / prototypage
– fabrication du tissu (je ne parle donc pas de la culture du coton, du filage etc.)
– teinture / imprimé / sérigraphie
– coupe
– confection
– étiquetage / emballage
– acheminement
– mise en ligne/en rayon

Donc derrière un t-shirt à 2€, il y a des stylistes, modélistes, fabricants de tissus/tricoteurs, teinturiers/imprimeurs, couturiers mécaniciens, logisticiens, transporteurs etc. qui doivent être payés.
Je vous laisse imaginer la suite…

 

Si nous ne payons pas le juste prix des choses, c'est que quelqu'un, quelque part, le paie à notre place

On nous dit qu’un vêtement pas cher c’est bien, mais… On sait que les grandes enseignes de la fast-fashion margent grassement dessus. Et bien entendu, si en vendant un t-shirt à 2€, ou une robe à 35€ (connaissant grossièrement le processus décrit ci-dessus), c’est bien que quelqu’un, quelque part, paie pour notre vêtement pas cher.

Nous avons tous entendu parlé des usines de confection à l’autre bout de la planète (Bangladesh, Inde, Vietnam etc.) où les personnes travaillent dans des conditions inhumaines.
Vous avez certainement en mémoire le terrible incendie du Rana Plazza qui a fait plus de 1000 morts. Il a tristement permis d’alerter l’opinion publique sur les problèmes engendrés par la mondialisation. Il a mis au grand jour quelques enseignes qui font fabriquer leurs collections de façon totalement opaque. Mais pas assez…
Les gens (bien souvent des femmes) y travaillent dans des conditions très difficiles et sont payées des peccadilles: 10 à 12h de travail par jour, 7 jours sur 7, pour quelques dizaines d’euros par mois…

acheter moins mais mieux

Au détriment de la qualité

Outre l’utilisation des mains-d’oeuvre les moins chères de la planète, pour atteindre ces prix, il n’y a pas de secret, il faut rogner sur la qualité.
Cela part de la qualité du coton, qui est moins bien filé (avec des fibres trop courtes, ce qui en fait des fils plus cassants), du tissage plus grossier (mailles qui sautent etc.) --> vous savez, ces t-shirts troués au bout de trois lavages?

Cela implique l’utilisation de teintures bas de gamme (parfois mal fixées) et très souvent nocives pour la santé. Les teintures utilisées sont de merveilleux cocktails de colorants cancérigènes, pesticides et autres produits chimiques dangereux.
Pour éviter cela, il vaut mieux s’orienter vers des labels Oko-tex ou Gots qui assurent l’utilisation de produits sains. C’est notamment fortement recommandé pour la peau des touts-petits, beaucoup plus fragiles et exposés.

Vous avez probablement déjà été confrontée aux coupes de vêtements mal ajustées. On optimise l’utilisation de matière première au point de ne pas respecter le sens du patron (si vous êtes couturières, vous savez: le fameux droit fil!), on rogne un peu sur un côté afin de faire s’emboîter les pièces le mieux possible.
Résultat? Vous avez des vêtements qui tombent bizarrement, des t-shirts dont les coutures tournent dès le premier lavage…

 

 

 

Heureusement, on peut changer les choses

Pour pallier à la fast-fashion, aux prix toujours plus bas et leurs conséquences sur le monde, mieux vaut se tourner vers des marques éthiques et transparentes sur leur procédé de fabrication.
C’est la garantie de savoir où vous mettez votre argent.
C’est aussi une assurance de qualité (dans 99% des cas): des matières choisies avec soin, des impressions/teintures souvent labellisées, des coupes travaillées/réfléchies, des vêtements faits avec beaucoup, beaucoup d’amour.
Et c’est aussi pour vous la fierté de connaître l’histoire du vêtement que vous portez, ou de la marque à qui vous l’avez acheté. Vos achats ont plus de sens, vos vêtements véhiculent un univers, des valeurs qui vous sont chères…
Et pour y arriver, pas nécessairement besoin de gros moyens. Il suffit, notamment, d’acheter moins mais mieux et d’avoir une garde-robe plus minimaliste. 

 

Et vous, qu’est-ce qui vous attire chez un vêtement?

 

Cet article vous a plu?
📌 Épinglez-le sur Pinterest pour le retrouver plus tard!

acheter moins mais mieux     acheter moins mais mieux

 

acheter moins mais mieux

 

 

6 Commentaires sur “Le vêtement pas cher

  1. Pingback: Que mettre sur sa liste de maternité - les conseils d'une maman

  2. Pingback: 5 conseils pour éviter les erreurs pendant les soldes

  3. Pingback: Portrait de la femme Minabulle - à qui s'adressent nos vêtements?

  4. Maïlys LD says:

    J’essaye de repérer en premier lieu les marques faites en France, ou en Europe. Jamais plus loin. Je les cherche d’abord sur Vinted et si je ne trouve pas, soit je laisse de côté, soit je patiente, soit j’achète neuf (mais très très rare). J’avais lu un jour un commentaire qui m’avait fait “rire” sous une publicité Petit Bateau. Une dame disait qu’elle avait acheté ses bodys, pyjamas etc pour ses enfants chez Petit Bateau, et qu’elle était ravie parce que ces vêtements avaient fait ses 3 enfants. Une autre lui a répondu qu’il fallait avoir les moyens, et qu’elle préférait acheter des bodys et pyjamas à 2/5€ chez H&M et compagnie mais les changer plus souvent. Ce genre de raisonnement, encore plus à notre époque, en cette période, me questionne beaucoup. J’ai un peu du mal à comprendre où elle voit qu’acheter tous les 2 mois des vêtements pour chacun de ses enfants est moins cher que d’acheter de l’excellente qualité qui se transmettra ensuite à chacun de ses enfants… Il y a encore tellement de personnes qui réfléchissent ainsi, je peux comprendre dans un sens, mais ça fait presque peur, parce que ça signifie qu’il y a encore du boulot et que toutes ces grosses enseignes ne sont pas prêtes d’arrêter d’agir comme elles le font, puisqu’il y a des consommateurs.

    • Emilie says:

      Je suis d’accord avec vous Maïlys! Après effectivement c’est une histoire de changement de façon de penser, et pour beaucoup de personne la façon de consommer reste ainsi! Préférer la quantité (qui rassure quelque part) à la qualité et moins de vêtements dans son dressing. Et puis, même si effectivement au final acheter de belles pièces peut revenir moins cher sur le long terme, tout le monde n’a pas les moyen de débourser des sommes plus importantes d’un coup.
      Mais il faut continuer “d’éduquer” dans ce sens, de diffuser ce message afin de faire bouger les choses petit à petit 🙂

  5. Pingback: 15 définitions à connaître en mode écoresponsable

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *